mardi 22 octobre 2013

Que représentent les coûts environnementaux?



     Pour une organisation, les coûts environnementaux peuvent être catégorisés comme étant des coûts internes ou bien des coûts externes. Ceux-ci sont étroitement liés au concept de développement durable, sujet de plus en plus préoccupant pour les entreprises de tous les secteurs d’activités confondus.   




     Dans un premier temps, les coûts internes englobent les coûts environnementaux directs et indirects ainsi que les coûts de conformité. En ce qui concerne les coûts directs et indirects, ils tiennent compte par exemple des mesures instaurées pour une saine gestion des déchets, de la formation des employés sur la protection de l’environnement ou encore de la recherche et développement axé sur l’environnement. De nos jours, les entreprises sont de plus en plus règlementées en matière de politiques environnementales et de gestion durable, c’est pourquoi elles doivent assumer des frais de conformité voire même se doter de certifications environnementales. Faire en sorte que les équipements et machineries employés lors du processus de fabrication respectent les réglementations de l’industrie se révèle être un coût de conformité. Une organisation ne peut se soustraire de ces coûts environnementaux internes. Si elle en décide ainsi, cela risque fortement de mettre en péril sa pérennité.

     Dans un deuxième temps, les coûts externes aussi connus sous le terme d’externalités sont des coûts qui ne sont pas assumés par l’émetteur (l’organisation), mais plutôt par la société dans son ensemble. Prenons pour exemple l’épuisement des ressources naturelles, ce n’est pas l’entreprise exploitant les dites ressources qui devra  en défrayer les coûts, mais plutôt les générations futures qui devront trouver des substituts. Il en va de même pour les émissions résiduelles de déchets toxiques émises dans l’air et dans l’eau par les organisations lors de leurs diverses activités. Dans la même lignée, supposons qu’une usine de pétrochimie s’installe près d’un quartier résidentiel. Cela mènera fort probablement à une baisse des valeurs mobilières, une externalité assumée par les résidents du quartier lors de la vente de leur demeure. Si ces derniers sont chanceux, ils recevront peut-être une compensation de la part de l’entreprise, mais vaut mieux ne pas trop espérer.

     La comptabilité environnementale a pour but d’internaliser ces coûts, autrefois externalisés et supportés par la société, en incluant dans le produit ou service vendu la portion des dépenses relatives à l’impact de sa fabrication sur l’environnement à long terme.  Cette réintégration semble facile, mais fait face à une problématique majeure : la mesure.  L’objet de comptabilisation : les externalités, demeurent un concept flou et difficilement chiffrable dans un système comptable devant présenter des comptes justes et profitables.  L’horizon temporel très long terme des investissements environnementaux est également un concept nouveau, alors que l’horizon des projets d’investissements dépasse rarement 10 ans.

  Cette problématique nous amène à reconsidérer les méthodes traditionnelles de calcul des investissements et à se requestionner sur le bien-fondé de l’utilisation d’une analyse coûts-bénéfices classique. Peut-on réellement utiliser une méthodologie développée pour la mesure de projets dont les bénéfices sont clairement identifiables et chiffrables?  Peut-on utiliser un horizon temporel court-moyen terme pour l’analyse de projets d’investissement environnementaux?  L’utilisation de cette méthodologie ne risque-t-elle pas de décourager les entreprises à internaliser ce type de coûts?

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